Je raconte,

avec des images qui défilent sur l’écran derrière moi, et dans mes mains ou sur la table, parfois, des objets qui portent leur part de l’histoire,
et/ou
avec des textes imprimés, collés aux murs, à côté des images
originales ou reproduites, fabriquées ou récoltées,
Je raconte,
les enquêtes que je mène à propos de personnages oubliés,
les trouvailles et les échecs de mes explorations, les rencontres, les espérances,
les miracles et les silences,
accompagnée par des images extraites de ma collection d’archives,
qui viennent ponctuer, relancer, augmenter, détourner le fil des récits,
entre fiction et documentaire,
ces récits qui cherchent les moyens de raconter l’autre, avec, au centre, la quête de l’image photographique pour combler les manques.


Mon travail explore des formes où écriture et images se rencontrent et dialoguent, autour des dynamiques de l’enquête et de l’archive, ces recherches venant nourrir des récits que je livre à l’oral, en performant, ou bien imprimés et présentés dans l’espace d’exposition qui se joue alors des frontières entre le musée historique, le cabinet de curiosité, l’album familial, ou la reconstitution « archéologique ».
Tout mon travail prend racine dans la recherche des traces, qu’elles soient « à distance » : archives, photos, documents, objets, témoignages – récits ou gestes, écrits ou oraux – ; ou bien « là », corporelles, visibles dans l’espace même de leur vécu : usure du sol à un endroit donné, trace de présence contre le mur, gravure, restes …
À partir de ces ressources – qui rencontrent les questions de mémoire, de temps, de transmission –, je construis donc des récits qui laissent se déployer les fictions en leur sein, tout en s’agrippant au réel et jouant avec lui.
Entre fictions et documentaires-fictions, le récit au centre de tout. Le récit et l’objet : l’objet qui le porte ou qui en naît. La manipulation des objets pour expanser les récits.

 




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